L’apprentissage à distance : le nouveau quotidien de l’enseignement supérieur

L’apprentissage à distance : le nouveau quotidien de l’enseignement supérieur

Alors que le Covid-19 frappe le monde, il est nécessaire de trouver de nouveaux modes d’organisation, les acteurs de notre système s’organisent autrement et les établissements d’enseignement supérieur ne font pas exception. Comment ces structures se sont-elles adaptées à la situation pour assurer une continuité pédagogique ? Nous sommes allés poser la question aux responsables pédagogique et handicap de l’IUT de Vélizy, de l’Université Paris Saclay, de  NEOMA Business School et de l’INSA de Rennes pour en savoir plus.

Des efforts qui émanent de toutes les parties prenantes

Pour répondre au mieux aux enjeux du confinement, les écoles ont dû prendre rapidement de nouvelles mesures. Leur objectif : maintenir une continuité pédagogique. Le mot «visioconférence» est désormais plus que familier pour les enseignants et les classes. Ainsi, de nombreuses plates-formes ont été très rapidement mises en place. Celles-ci permettent de déposer les cours, informer et interagir avec les étudiants. Elles répondent aux noms de Moodle ou encore Renater.

Néanmoins, dans les deux IUT de Vélizy et d’Orsay, les élèves ont proposé une option étonnante : Discord. Cette application très utilisée dans le milieu du gaming, s’est avérée idéale dans ce contexte. Le support a donc été rapidement soumis aux enseignants. En effet, une majorité d’étudiants connaissaient déjà son fonctionnement. Ils pouvaient ainsi travailler dans un cadre familier. Qui a dit que jeux-vidéos et apprentissage ne faisaient pas bon ménage ?

Malgré tout, quel que soit l’établissement interrogé, il a fallu un temps d’adaptation aux professeurs comme aux étudiants. En effet, ce sont des modes de fonctionnement entiers qui ont été revus.

« Par exemple sur Renater, durant un travail pratique, lorsque l’étudiant a terminé, il appuie sur une option pour avertir l’enseignant qui peut le prendre à part pour la correction ». Nous informe Véronique Ronsse, Responsable Handicap de l’IUT Vélizy.

La mise en place de nouveaux supports d’apprentissage se fait ainsi au fur et à mesure. Les professeurs de  NEOMA Business School témoignent: «Les réactions des étudiants sont très encourageantes, ils apprécient ces nouveaux formats qui font la part belle aux interactions et aux synergies». Pour l’école, la priorité est de maintenir la continuité pédagogique: «Avec les classes virtuelles, c’est l’interaction même entre le professeur et l’étudiant qui est renouvelée

Des outils et des conseils sont donnés aux intervenants pour faciliter l’accès aux documents. Les adaptations sont de véritables références pour l’organisation des cours à distance pour les étudiants, qu’ils soient en situation de handicap ou non.

Pour maintenir un encadrement auprès des étudiants, les écoles ne manquent pas d’idée. Une de ces actions a attiré notre attention, il s’agit d’une FAQ de l’université Paris Saclay à l’attention du personnel enseignant. De nombreuses questions sont listées et englobent toutes les problématiques. Nous y trouvons, par exemple, les bonnes pratiques pour rendre son cours accessible au plus grand nombre. Une initiative utile en cette période, mais qui le sera également tout autant à sa sortie.

Et le handicap dans tout cela ?

Avec ces changements de modes de travail, l’inclusion de certains handicaps a dû être repensée. Certains outils et pratiques existaient déjà et ont même été mis à profit pour l’ensemble des étudiants. C’est le cas, notamment, de l’accès « tout numérique » aux cours. Malgré tout, l’ensemble des établissements interrogés a porté une attention plus particulière à ce public. 

Les responsables pédagogiques communiquent au maximum avec les étudiants concernés, pour répondre au mieux à ces changements. Grâce à ces échanges, certains plannings ont pu être adaptés à la demande des élèves.

Lutter contre le décrochage

L’une des plus grandes difficultés de cette distanciation est… le décrochage. En effet, faute de matériel, d’outils adaptés, ou tout simplement de motivation, certains jeunes perdent en assiduité. Ce cas de figure est constaté dans tout établissement et pour des étudiants en situation de handicap ou non. 

Malgré tout, une fragilité peut accentuer ce décrochage. Ainsi, les référents handicap des écoles interrogées portent un point d’honneur au suivi de ces étudiants. Ainsi, les contacts pour connaître leurs besoins sont réguliers, voir quotidien pour certains. L’objectif est de ne laisser personne dans une situation d’isolement. Des solutions sont également apportées pour pallier les difficultés auxquelles ils font face. Pour exemple, l’université de Vélizy propose notamment des ordinateurs recyclés aux étudiants qui en ont besoin.

Malgré ces difficultés, l’ensemble des écoles interrogées font le maximum pour inclure toutes les personnes concernées par ce nouveau processus. Certains élèves ESH sont connus pour ne pas alerter sur les problèmes qu’ils rencontrent. Dès lors, les interlocuteurs ont un rôle primordial dans le maintien de la discussion et du contact. Pour garantir ces dialogues, NEOMA Business School conserve à distance la cellule psychologique ouverte aux élèves et organise régulièrement des cafés virtuels pour maintenir le lien.

Vers une pérennisation de ces nouveaux modes d’enseignement ?

Si les écoles et universités sont parvenues à se réorganiser rapidement pour assurer une continuité pédagogique, qu’en est-il de l’après ? Ces outils testés et identifiés continueront-ils d’être utilisés ? Lorsque nous posons ces questions à nos interlocuteurs, leur retour est unanime : “peut-être sur certains aspects”. En effet, si le digital est un bon substitut, il ne remplace pas le présentiel, il le complète.

Toutes les écoles interrogées souhaitent prendre un pas de recul à la fin du confinement pour faire un état des lieux des méthodes utilisées.

“Il s’agit d’une nouvelle expérience pour nous tous. Maintenant que ces supports ont été testés et éprouvés, nous pouvons tout à fait imaginer les remettre en place comme compensation au handicap si cela est nécessaire. Malgré tout, cela se fera toujours en partant de l’étudiant“. Nous indique Eloïse Brault, Responsable Mission Handicap de l’INSA de Rennes.

Hélène Maynard, Responsable Handicap de l’IUT d’Orsay conclue :

“Ce que cette situation met en évidence, c’est surtout la nécessité de mieux travailler à une organisation plus souple de nos enseignements“.

Une perspective qui sera, nous en sommes persuadés, favorable pour les étudiants en situation de handicap.

En attendant, l’association @talentEgal continue son action d’accompagnement. Vous souhaitez en bénéficier ? N’attendez-plus pour découvrir notre programme !