Être en situation de handicap et entreprendre une alternance, mission impossible ? Nous vous prouvons le contraire avec Hakim, alternant en situation de handicap chez Nokia et Vincent, son manager. Focus sur une collaboration très riche !
Présentez-nous votre parcours professionnel et votre métier actuel !
Vincent : Je suis « Team manager » au sein de la division « Microwave », directement rattaché au pôle Mobile Networks de Nokia. Je dirige et accompagne une équipe de 19 développeurs logiciels. Ceux-ci travaillent essentiellement sur les produits « Radio » destinés au déploiement des faisceaux hertziens.
J’ai débuté chez Nokia il y a de cela une quinzaine d’années, en tant que développeur logiciel sur la technologie 4G. J’ai fait le choix en 2015 d’une mobilité interne pour intégrer la division « Microwave » qui est dédiée aux faisceaux hertziens. Mon objectif était de découvrir un nouvel environnement de travail et d’enrichir mes compétences. J’occupe mon poste actuel depuis 2018.
Hakim : J’ai eu l’opportunité de réaliser plusieurs stages durant mes études en BAC pro Service Electronique et Numérique et BTS Services Informatiques aux Organisations, notamment chez DARTY en qualité de technicien informatique et technicien de maintenance.
J’ai également réalisé une mission au sein de l’association en tant que développeur web. Cela m’a permis de travailler en toute autonomie et de m’orienter vers une formation dans ce domaine.
Enfin, j’ai intégré, cette année, une licence professionnelle spécialisée en Applications et Data en alternance. Je suis ce cursus à l’IUT de Vélizy, un établissement partenaire d’@talentEgal. C’est dans ce cadre que j’ai rejoint NOKIA, où j’exerce les fonctions d’apprenti développeur de logiciels. J’y suis accompagné par un tuteur et mon manager Vincent, avec qui je fais cette interview.
Dans mon apprentissage je développe, notamment, des compétences sur la programmation d’un décodeur de messages de faisceaux hertziens avec l’utilisation des langages java et C++.
Quelles sont les compétences et les savoir-être clés pour exercer vos métiers ?
Hakim : A mon sens, les compétences clés pour exercer le métier de développeur informatique sont :
- La bonne connaissance deslangages de programmation et des outils de développement.
- La capacité à analyseret à résoudre des problèmes.
- L’esprit d’équipeet la communication.
- L’adaptabilitéaux nouvelles technologies et méthodes de travail.
Vincent : En effet, l’essentiel est d’avoir de solides bases en développement logiciel embarqué. L’apprentissage des divers outils et langages de programmation prend un certain temps, mais s’acquiert avec l’expérience.
Avoir des connaissances sur le domaine d’application, en particulier dans les Télécoms, est un plus car cela permet de mieux appréhender les problématiques rencontrées par nos équipes.
Enfin, NOKIA étant une entreprise internationale, il est important d’avoir de bonnes notions en anglais
Votre handicap a-t-il été un frein à votre intégration au sein de l’entreprise ?
Hakim : Mon handicap n’a pas été un frein dans mon intégration au sein de chez Nokia !
J’ai eu la chance de rejoindre une équipe extrêmement bienveillante qui ne m’a jamais fait sentir mon handicap. Au contraire, mes collègues m’intègrent comme n’importe quel collaborateur.
De quelle manière @talentEgal vous a-t-elle aidé pour votre alternance ?
Hakim : @talentEgal m’a apporté une véritable aide dans ma recherche d’alternance. Sixtine PAULUS m’a accompagné tout au long de mes recherches et pendant les processus de recrutement. L’association a cherché à me donner toutes mes chances de réussite.
J’ai pu bénéficier d’un véritable coaching sur la préparation des entretiens, la mise en valeur de mon CV. Sans @talentEgal, il est certain que je n’aurais pas pu trouver cette alternance.
De quelle manière votre handicap impacte votre quotidien professionnel ?
Hakim : Mon handicap ne me permet pas pleinement de communiquer ou d’interagir avec les autres salariés de l’entreprise. J’ai ainsi beaucoup plus de réticence à aller vers les autres de peur que ces derniers ne me comprennent pas ou de faire face à une réaction d’étonnement.
Aviez-vous des appréhensions quant à l’arrivée d’Hakim dans votre équipe ?
Vincent : Je n’irai pas jusqu’à utiliser le terme d’appréhension. Cependant, j’avais le souci de permettre à Hakim de se sentir bien à son arrivée.
J’ai déjà travaillé avec des personnes en situation de handicap par le passé. Mais c’était pour moi la première fois que j’accueillais quelqu’un de concerné dans mon équipe.
Comment s’est déroulée cette intégration ? Des aménagements ont-ils été mis en place ?
Vincent : C’est un sujet que l’on a évoqué lors de l’entretien d’embauche. Finalement, les choses se sont passées naturellement, sans aménagement particulier. Comme pour tout stagiaire, un tuteur a été affecté pour suivre l’évolution de Hakim.
Une réflexion a été menée pour définir le périmètre du stage correspondant à ses connaissances et compétences. Jusqu’à présent notre collaboration suit son cours : nous ajusterons si cela devait être nécessaire.
Hakim :
Dès mon arrivée chez Nokia, accompagné de mon manager et de mon tuteur, j’ai pu bénéficier d’un parcours d’intégration personnalisé. Celui-ci a permis la rencontre de plusieurs acteurs au sein de mon entreprise tels que les personnes travaillant au sein du service RH ainsi que l’ensemble des collaborateurs de mon équipe.
Mon rythme d’alternance étant de 2 jours en entreprise et de 3 jours en formation, j’ai pu prendre mes marques petit à petit et me familiariser avec ce nouvel environnement sans difficulté.
Quels conseils donneriez-vous aux lycéens en situation de handicap hésitant encore à se lancer dans des études supérieures ? dans l’apprentissage ?
Vincent : C’est une question complexe pour moi. Je l’aborderai sous deux angles.
En tant que recruteur, je m’appuie principalement sur la motivation et les connaissances des candidats qui sont les éléments centraux de toute candidature. NOKIA sait mettre en place les outils et prendre les dispositions nécessaires pour permettre à toute personne d’exploiter; pleinement son potentiel, qu’elle soit en situation de handicap ou non.
Par conséquent, les conseils que je donnerai peuvent s’appliquer à tous : se faire confiance, mener une réflexion sur son projet professionnel et tenter d’imaginer quel métier pourrait y correspondre le mieux. Le tout en essayant d’éviter d’y ajouter de quelconques barrières.
En tant que futur collègue, je pense que l’apprentissage est un élément clé de formation des futurs ingénieurs. Acquérir une première expérience directement rattachée au monde professionnel vous permettra de découvrir à la fois la forte capacité d’adaptabilité des postes et environnement de travail, mais aussi les différentes mesures d’accompagnement mises en place.
Hakim : Mon parcours a été plus que laborieux. J’ai plusieurs fois pensé à arrêter. Les recherches de stage et d’alternance sont très certainement un frein pour les étudiants confrontés comme moi à un handicap. Cependant, si nous devons à chaque obstacle abandonner, rien ne changera les mœurs ou les inquiétudes de chacun face aux différences.
Quel que soit votre handicap, il est important de ne jamais abandonner vos rêves et de ne jamais laisser passer les opportunités qui s’offrent à vous.
Comme Hakim, vous souhaitez bénéficier d’un coup de pouce dans le cadre de vos études supérieures ? Découvrez sans tarder notre programme !