Les études supérieures ne se résument pas uniquement à étudier. Il y a tous les à-côtés auxquels parfois les étudiants en situation de handicap doivent renoncer, faute de mises en accessibilité. Pour éviter qu’ils se retrouvent sur le banc de touche, voici quelques conseils.
Week-ends d’intégration, soirées, voyages, activités culturelles et sportives, campagnes BDE… qui dit études universitaires, dit aussi vie étudiante. Pourquoi les 197 000 étudiants en situation de handicap en France (DREES-2021/2022) s’en verraient ils privés ?
« Ce sont des étudiants comme les autres qui ont envie de kiffer leur vie étudiante comme les autres. » Rappelle Sixtine Paulus, chargée de Mission Handicap chez @talentEgal.
D’autant que l’accessibilité universelle est définie dans la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la France le 18 février 2010.
Nous pouvons y lire : « pour garantir l’égalité des chances sur le plan de la participation aux activités économiques, sociales, culturelles, de loisirs et de détente, il faut que chacun, quel que soit son âge, sa taille et ses capacités, puisse avoir accès à, utiliser et comprendre l’environnement et tout ce qui le compose, et ce sur un pied d’égalité et en toute indépendance ».
Une fois ceci dit, comment s’y prend-on ?
Déterminer les besoins de chacun
D’abord, en allant au plus simple. « Quand vous organisez une soirée, nommez par exemple un responsable accessibilité. Celui-ci sera chargé d’y penser tout le temps. » Suggère Sixtine Paulus, dans le podcast proposé par l’association Alive et son école partenaire, NEOMA Business School.
Il est également important de demander aux personnes concernées leurs besoins particuliers. Cependant, cette démarche présuppose que les organisateurs aient pris conscience de la présence d’étudiants en situation de handicap et que chaque école et université est dotée d’un référent handicap. Tout BDE ou organisateur d’événement peut se rapprocher de cet interlocuteur pour obtenir conseil et accompagnement.
À chaque cadre de mise en accessibilité, ses points de vigilance
Il existe autant de handicaps que de personnes concernées. Aussi, il est important de veiller à ce que la question de l’accessibilité soit la plus large possible. Il faut en effet penser aux handicaps moteurs, mais aussi psychiques, sensoriels, cognitifs…
Les solutions peuvent être des transports spécifiques pour les personnes à mobilité réduite. Des supports de communication adaptés peuvent être nécessaires pour les personnes concernées par des troubles dys, malvoyantes ou malentendantes. La meilleure manière de s’assurer de la bonne adaptation est d’interroger la personne concernée !
Ensuite, la mise en accessibilité se fait dans quatre cadres selon le guide « toutes les clés de l’accessibilité évènementielle ».
Il s’agit de :
- La communication.
- Les transports et l’accès au site.
- L’accueil et les déplacements sur place.
- Les contenus et interactions.
Dresser des listes de points à ne pas oublier
Pour chacun d’eux, des check-lists pourront être dressées comme celles proposées par La Conférence des Grandes écoles, qui a édité « Fiches handicap et vie sociale : pour des évènements étudiants plus inclusifs ».
Nous pouvons, par exemple, y lire :
- Eviter l’utilisation des chiffres romains.
- Combiner mots et pictogramme.
- Faciliter l’usage des portes.
- Prévoir des bandes d’aide à l’orientation sur certains espaces.
- Proposer des bouchons d’oreilles…
Elles pourront être établies avec l’aide du référent handicap, et des différents documents disponibles en ligne.
Pour ce qui est des supports de communication, la « charte d’accessibilité de la communication de l’état » peut donner quelques pistes intéressantes, notamment les « à ne pas faire/à faire » selon les différents publics.
Il existe aussi les « Règles européennes pour une information facile à lire et à comprendre ». En ce qui concerne les transports, il faut savoir que la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) de chaque département met à disposition une liste des transports adaptés, publics et privés.
Enfin, de manière plus générale, « bien accueillir les personnes handicapées », un document édité par le ministère de la Transition écologique reprend succinctement les bonnes pratiques suivant le type de handicap.
Autant d’outils qui permettront aux étudiants en situation de handicap de faire partie intégrante de la grande fête que peut être la vie étudiante.