Partir faire son stage à l’étranger

Partir faire son stage à l’étranger

Les choses à anticiper et à organiser quand on part à l’étranger pour un stage sont nombreuses, quand on est en situation de handicap elles le sont encore plus. Au niveau de la  santé, de la prise en charge, de la mobilité … Quelles sont les questions à se poser vis-à-vis de sa situation de handicap quand on veut vivre une expérience de travail à l’étranger ?

Le stage

Vous êtes en études supérieures et vous souhaitez faire un stage à l’étranger, voire celui-ci est obligatoire pour la validation de votre cursus :

Si vous faites le choix de l’Europe, il faut demander la carte européenne d’assurance maladie (CEAM). Elle vous permettra d’attester de vos droits à l’assurance maladie et de bénéficier d’une prise en charge sur place de vos soins médicaux, selon la législation et les formalités en vigueur dans le pays de séjour. Attention cela ne vaut que pour les pays membres de l’Union Européenne, et la Suisse ne fait pas partie !

Cette carte peut vous permettre de ne faire aucune avance de frais médicaux. Si vous devez tout de même faire l’avance de frais médicaux, vous pouvez grâce à la CEAM vous faire rembourser sur place, par l’organisme de sécurité sociale du lieu de séjour.

Si vous n’avez pas demandé votre carte, vous devrez attendre d’être rentré en France pour vous faire rembourser, si vous présenter les justificatifs adéquats.

Si vous faites un stage à l’étranger, dans un pays non européen, votre protection sociale varie en fonction de votre pays d’accueil. Avant de partir, renseignez-vous sur l’état sanitaire du pays et vérifiez les frais médicaux qui pourront rester à votre charge. Dans certains pays, les frais médicaux coûtent très cher. Il est donc recommandé de souscrire un contrat d’assistance ou d’assurance.

En cas de traitement médicaux, avant de partir, assurez vous auprès de votre médecin de l’existence de votre traitement dans le pays où vous allez, de même que de la possibilité de voyager avec si vous devez prendre l’avion.

Dans la liste des pays non européen, il y a le cas particulier du Québec, le protocole d’entente franco-québécois vous permet de bénéficier sur place d’une prise en charge de vos dépenses de santé.

Il est possible, et c’est souvent le cas, que la non prise en charge des frais ou les difficultés d’acheminement de traitements vous oblige à choisir une autre destination. Ce n’est que partie remise. Il est très important, si vous vous sentez à l’aise avec le fait d’aborder la question de votre handicap – et ce sera nécessaire si votre handicap nécessite des aménagements – d’aborder la question avec votre structure d’accueil. Cette dernière sera la plus à même de répondre aux questions pratiques de gestion de votre handicap sur place.

Les financements

La période de stage en entreprise est considérée comme une période professionnelle, les aides de l’AGEFIPH (hébergement, transports, aides techniques etc.) peuvent être mobilisées si la demande de financement correspond à une compensation de votre handicap.

Ces dispositions sont applicables pour les stages dans les entreprises relevant des interventions de l’AGEFIPH y compris si elles se situent dans un pays étranger.

Le dispositif Erasmus + :

Le programme Erasmus+ prévoit une prise en charge particulière incluant les coûts additionnels concernant directement les participants handicapés et les personnes qui les accompagnent. Le programme prévoit également des financements supplémentaires pour permettre aux participants concernés d’avoir accès à des soutiens techniques et pédagogiques adaptés. L’intégralité des frais directement liés au handicap du participant et le cas échéant d’un accompagnateur est prise en charge par le programme, y compris les frais de voyage et de subsistance des accompagnants.

Pour profiter de ces aides, vous devez vous rapprochez du Service international de votre école.

Le petit plus :

La Conférence des grandes écoles, la FÉDÉEH et Hanploi CED ont porté le projet d’un statut étudiant auprès des instances gouvernementales françaises, mais aussi onusiennes. Ce statut serait organisé autour de quatre axes :

  • « administratif », matérialisé par une carte qui indiquera notamment les traitements suivis et éventuellement la mention d’un animal d’assistance ou de support émotionnel ;
  • « médical » pour permettre la disponibilité du traitement ;
  • « diplomatique » avec la mise en place d’un référent handicap dans chaque ambassade (qui établira un réseau d’aide et aidera à l’intégration) et
  • « financier » avec la limitation des surcoûts liés au handicap (tiers payant, bourses…).

A retenir :

Ne nous mentons pas, partir à l’étranger quand l’on est en situation de handicap, pour un stage ou un échange peut relever de la mission. Toutefois, vous n’êtes pas seul et une chose est plus importante que tout : l’anticipation.

Tout d’abord, au sein de votre école, investissez autant la mission handicap que le service des relations internationales sur la question. Deuxièmement, renseignez vous sur l’accessibilité du pays où vous souhaitez vous rendre, la ville mais aussi le campus, les logements etc.

Enfin, faites des demandes de financements : Erasmus+, la région, votre propre école, il y a souvent des bourses pour vous aider à financer votre départ et votre vie sur place.